lundi 6 décembre 2010

Chicagolais?

Ça fait plus de deux mois que je vous parle des Chicagoens. Samedi, en écoutant l’émission de radio La tête ailleurs sur les ondes de Radio-Canada (dont le thème était justement Chicago – j’y ai d’ailleurs appris plein de choses intéressantes), j’ai su que j’avais tout faux. On devrait, semble-t-il, appeler les habitants de Chicago, des Chicagolais, comme on dit « Congolais » et « Togolais ». Why not? J’ai aussitôt « gougueulé » le mot, pour m’apercevoir qu’en effet, il était en usage, sans être particulièrement répandu. Pour tout dire, le premier résultat sur la liste était le lien vers le blog d’un « confrère », compatriote français venu effectuer un stage de deux ans à Chicago et reparti depuis. J’ai trouvé intéressant de consulter ce carnet de route similaire au mien dans son esprit et d’ailleurs lui aussi locataire de la plateforme Blogger, et de comparer nos manières de faire. La première chose qui m’a frappée, c’est l’accent mis sur l’américanité de Chicago (par exemple, il est question du courant en 110 V), tandis que je pense avoir tendance à comparer Chicago avec d’autres villes d’Amérique du Nord, et à Montréal en particulier, pour en faire ressortir le caractère distinctif. D’ailleurs, je me redisais récemment que n’eût été mon acculturation nord-américaine préalable, je pense que l’adaptation (et l’intégration en cours) aurait été beaucoup moins aisée. Quoi qu’il en soit, j’aime l’idée d’un blog qui reprend là où l’autre s’arrête (avec quand même deux ans d’intervalle dans ce cas). Peut-être chercherai-je un autre « navigateur solitaire » pour me succéder à la barre de ce blog le moment venu!

Sur ce, je suis parti rejoindre Anabelle au Trap Door Theatre, pour assister à la dernière représentation de la création nord-américaine, en version anglaise, de la pièce Moi aussi, je suis Catherine Deneuve (du jeune auteur et artiste multidisciplinaire Pierre Notte), avant que la pièce ne poursuivre sa route à Atlanta, Washington, New York, et peut-être même... Paris! (on le lui souhaite) Comment ai-je atterri dans ce minuscule théâtre (45 places) plutôt underground de Bucktown, où tout est tellement informel que les comédiens accueillent eux-mêmes les spectateurs, et leur servent un verre de vin à la fin? Simplement parce qu’Anabelle a rencontré l’un des membres de la production, que j’appellerai Ben, au bar d’en face. Il parle un français impeccable et nous avons longuement discuté avant et après la pièce. Ben était aussi sceptique que moi à propos des « Chicagolais » ; lui aussi dit : « Chicagoens », et, dit-il, continuera de le faire. Comme c’était le dernier soir, ils ont servi un vin-fromages et nous avons fini la soirée à sabrer le champagne (américain) pour trinquer au succès de la pièce avec les comédiens. Et c’est sur scène que ces victuailles ont été servies, sur la table de la cuisine qui constituait l’essentiel du décor de la pièce, un huis-clos familial mêlant l’absurde et le tragique (ça m’a fait penser à du Beckett) qui se déroule justement dans une cuisine. Avec en plus, un piano, omniprésent comme la voix éthérée de l’une des comédiennes. Au point que l’on avait parfois l’impression d’être dans une comédie musicale. Très réussi, ce subtil mélange était rehaussé par la projection du texte en français des chansons originales, et l’on se surprenait à suivre les deux textes en parallèle, comme pour ne rien manquer de leur poésie.

Il était tard quand nous sommes sortis du théâtre: plus de bus et on était loin du L. Nous avons donc pris un taxi. Chacun le sien. Moi vers le Nord. Anabelle vers le Sud. Musique techno à fond, le chauffeur me parlait mais je comprenais un mot sur quatre, son accent y étant pour autant que la musique. Ça circule plus difficilement, les rues ne sont pas toutes déneigées. Car la neige a fini par tomber. Rien de bien méchant, 5 cm environ. Mais elle tient. (Voir la photo de ma cour.) Car comme me l’ont fait remarquer des amis hier, la double échelle de températures (Farenheit/Celsius) que j’ai épinglée derrière la porte de ma penderie ne me sert plus à grand-chose puisqu’elle ne va pas plus bas que -1°C et qu’on est descendu bien en-dessous aujourd’hui. 

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