Lorsqu’ils déferlent en vagues interminables, ces hurlements nocturnes qui m’empêchaient de dormir au début (plus maintenant, heureusement) me font penser au film Eraserhead de David Lynch. Généralement la sirène ne retentit pas seule, mais plutôt en duo, voire en petit ensemble qui nous assène la mélodie (très monotone et stridente) en canon, en fugue infernale. Comme une évocation des flammes qui font rage, quelque part, ou le souvenir funeste de celles qui ont ravagé la ville en 1871. Rage à laquelle répond celle, stridulante, des sirènes des camions de pompiers, roulant à tombeau ouvert dans des rues pourtant vides en plein milieu de la nuit, rage qui fait penser à celle du nourrisson qui n’a pas ce qu’il veut et que rien ne peut apaiser. Le tout sans pouvoir tenir la note, ce qui n’arrange rien. Car en effet, immanquablement la note baisse, s’étiole, tourne à l’aigre, se déforme comme un bout de plastique qui fond avant de partir en fumée nauséabonde qui flottera longtemps dans l'air, comme un son qui reste audible et dérangeant, même de très loin.
Cela dit les camions, au look rétro, sont plutôt beaux. Criards, mais beaux. Je dirais même plus: pimpants.
images
associées
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire